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Vie

qu’une rente annuelle d’onze livres sterlings, dont elle donnoit encore une partie aux pauvres. Elle ne mangeoit que du gruau bouilli dans de l’eau, et ne fesoit jamais de feu que pour faire cuire cette nourriture. Il y avoit déjà plusieurs années qu’elle vivoit dans ce grenier, où les principaux locataires catholiques, qui avoient successivement tenu la maison, l’avoient toujours logée gratuitement, regardant son séjour chez eux comme une faveur céleste. Un prêtre venoit la confesser tous les jours. — « Je lui ai demandé, me dit mon hôtesse, comment elle peut, vivant comme elle le fait, trouver tant d’occupation pour un confesseur ; et elle m’a répondu qu’il est impossible d’éviter les mauvaises pensées. »

J’obtins une fois la permission de lui rendre visite. Je la trouvai polie, gaie et d’une conversation agréable. Son appartement étoit propre : mais tous les meubles consistoient en un matelas, une table sur laquelle il y avoit un crucifix et un livre, et une chaise qu’elle me donna