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Vie

des habitans, qui avoient quelque sentiment d’humanité.

Les malheureux Indiens, qui, s’étant trouvés absens de leur village, avoient échappé à la mort, furent amenés à Lancastre et logés dans la geôle, afin qu’ils pussent être à l’abri des nouveaux attentats de leurs assassins. Le gouverneur témoigna, par une proclamation, combien il désapprouvoit le massacre des Indiens, offrit une récompense à ceux qui feroient connoître les auteurs de cette barbarie, et défendit qu’on portât la moindre atteinte au repos du reste de la peuplade. Mais, au mépris de cette proclamation, les scélérats contre lesquels elle étoit rendue, marchèrent droit à Lancastre, brisèrent les portes de la geôle et massacrèrent les infortunés Indiens qui y étoient renfermés.

Une seconde proclamation du gouverneur n’eut pas plus d’effet que la première. Un détachement de colons s’avança vers Philadelphie, dans le dessein d’égorger quelques Indiens amis qu’on y avoit conduits pour les dérober à la mort. Plusieurs