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Vie

nos projets, j’étois presque toujours celui qui conduisoit la troupe, et je l’engageois quelquefois dans des embarras. Je vais vous citer un fait qui, quoiqu’il ne soit pas fondé sur la justice, prouve que j’ai eu de bonne heure des dispositions pour les entreprises publiques.

Le réservoir d’un moulin étoit terminé d’un côté, par un marais sur les bords duquel mes camarades et moi avions coutume de nous tenir, à la haute marée, pour pêcher de petits poissons. À force d’y piétiner, nous en avions fait un vrai bourbier. Ma proposition fut d’y construire une chaussée sur laquelle nous puissions marcher de pied ferme. Je montrai en même-temps à mes compagnons un grand tas de pierres, destinées à bâtir une maison près du marais, et très-propres à remplir notre objet. En conséquence, le soir, dès que les ouvriers furent retirés, je rassemblai un certain nombre d’enfans de mon âge, et en travaillant avec la diligence d’un essaim de fourmis, et nous mettant quel-