Page:Franklin - Vie Tome I (1797-1798).djvu/354

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
342
Œuvres Morales,

que vous frappiez avec votre pied sur le plancher, ou avec vos doigts sur la table, ni que vous fassiez rien qui puisse le distraire ; car tout cela déplaît et prouve non pas qu’on joue bien, mais qu’on a de la ruse et de l’impolitesse.

5o. Vous ne devez pas chercher à tromper votre adversaire en prétendant avoir fait une fausse marche, et en disant que vous voyez bien que vous perdrez la partie, afin de lui inspirer de la sécurité, de la négligence et d’empêcher qu’il aperçoive les pièges que vous lui tendez ; car ce ne seroit point de la science, mais de la fraude.

6o. Quand vous avez gagné une partie, il ne faut pas que vous vous serviez d’expressions orgueilleuses et insultantes, ni que vous montriez trop de satisfaction. Il faut, au contraire, que vous cherchiez à consoler votre adversaire, par des expressions polies, qui ne blessent point la vérité. Vous pouvez lui dire, par exemple : — « Vous savez le jeu mieux que moi ; mais vous manquez un peu d’attention ». —