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Politiques, etc.

mains l’argent que je lui dois, il m’en donne l’intérêt, au plutôt il me fait présent de tout ce que je puis gagner avec cet argent, pendant qu’il me le laisse ; et cela se monte à une somme considérable, si un homme a un grand crédit et sait en faire usage.

Souvenez-vous que l’argent est de nature à se multiplier sans cesse. L’argent produit de l’argent ; celui qu’il produit en donne d’autre ; et ainsi de suite. Cinq schellings en font bientôt six ; ensuite, ils font sept schellings, trois sous, et finissent par monter à cent livres sterlings. Plus il y en a, plus il produit chaque fois qu’on le fait valoir ; de sorte que les profits ont une rapidité toujours croissante. Celui qui tue une truie pleine, détruit des milliers de cochons. Celui qui assassine une piastre, perd tout ce qu’elle pourrait lui produire, c’est-à-dire, plusieurs vingtaines de livres sterlings.

Souvenez-vous que six livres sterlings ne font pas quatre sous par jour. Cependant, cette petite somme peut être