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de B. Franklin.

pièces, qui furent également approuvées. Je gardai le secret jusqu’à ce que mon petit fonds de connoissances pour de pareils écrits fût presqu’entièrement épuisé. Alors je me nommai.

Après cette découverte, mon frère commença à avoir un peu de considération pour moi. Mais il se regardoit toujours comme mon maître, et me traitait en apprenti. Il croyoit devoir tirer de moi les mêmes services que de tout autre. Moi, au contraire, je pensois qu’il étoit trop exigeant dans bien des cas, et que j’avois droit à plus d’indulgence de la part d’un frère. Nos disputes étoient souvent portées devant mon père ; et soit qu’en général mon frère eut tort, soit que je plaidasse mieux que lui, le jugement étoit presque toujours en ma faveur. Mais mon frère étoit violent, et souvent il s’emportoit jusqu’à me donner des coups ; ce que je prenois en très-mauvaise part. Ce traitement sévère et tyrannique contribua, sans doute, à imprimer dans mon ame l’aversion, que