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Vie

homme dont les talens promettoient beaucoup, et qu’à ce titre je méritois d’être encouragé ; que les imprimeurs de Philadelphie n’étoient que des ignorans ; que si je m’y établissois il ne doutoit pas de mes succès ; que pour sa part, il me feroit imprimer tout ce qui avoit rapport au gouvernement, et qu’il me rendroit tous les services qui dépendroient de lui.

Je ne sus alors rien de tout cela : mais mon beau-frère me le raconta dans la suite à Boston. Un jour que nous travaillions ensemble, Keimer et moi, auprès d’une fenêtre, nous apperçûmes le gouverneur avec le colonel Finch de Newcastle, tous deux très-bien parés, traversant la rue et venant droit à notre maison. Nous les entendîmes à la porte. Keimer croyant que c’étoit une visite pour lui, descendit à l’instant. Mais le gouverneur me demanda, monta ; et avec une politesse et une affabilité, auxquelles je n’étois nullement accoutumé, il me fit beaucoup de complimens, et me témoigna le désir de faire connaissance avec moi. Il me