Page:Franklin - Vie Tome I (1797-1798).djvu/84

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
72
Vie

de la tête aux pieds, il se remit à son ouvrage.

Ses ouvriers me demandèrent avec empressement, où j’avois été, comment étoit le pays, et si je l’aimois. Je fis alors un grand éloge de Philadelphie, et de la vie agréable qu’on y menoit ; et je dis que mon intention étoit d’y retourner. L’un d’entr’eux me demanda quelle sorte de monnoie on y avoit : je tirai aussitôt de ma poche une poignée de pièces d’argent, que j’étalai devant eux. C’étoit une chose curieuse et rare pour eux ; car le papier étoit la monnoie courante de Boston, Je ne manquai pas ensuite de leur faire voir ma montre. Mais enfin, comme mon frère étoit toujours sombre et de mauvaise humeur, je donnai aux ouvriers un schelling pour boire, et me retirai.

Cette visite piqua singulièrement mon frère ; car peu de temps après, ma mère lui ayant parlé du désir qu’elle avoit de nous voir réconcilier et bien vivre ensemble, il lui répondit que je l’avois