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marcher aussi vite que les autres, ils restaient quelquefois un peu en arrière de la troupe. Leurs mères veillaient alors sur eux avec une touchante sollicitude. Nous vîmes plusieurs fois l’une d’elles pousser son petit avec ses cornes, quand il avançait pas assez vite au gré de ses désirs et de son inquiétude toute maternelle.

Lorsque nous eûmes laissé derrière nous le pic de Malibierne, nous sortîmes des pierres mouvantes pour entrer sur une vaste plaine de neige très-fortement inclinée vers le lac. De tous les passages que l’on peut rencontrer dans les hautes montagnes, ces traverses de neige sont les plus redoutables. En effet, la surface de ces neiges est presque toujours durcie par le froid, au point de ne pas céder sous le pied. Il est facile de se figurer combien on a de peine à avancer sur cette superficie glissante. Le péril n’est pas moins grand que