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Page:Frehel - Le Précurseur.pdf/88

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IV


… Un grand brouillard d’or au levant du matin estival et la terre aussi tout en or qui s’étale sous la mate et pesante robe des moissons…

La limpidité fraîche du jour dessine les lignes grandioses du paysage. À l’entrée du golfe, si doucement ouvert à toutes les sonorités, le cap dresse sa haute muraille pourpre.

Des blocs superposés l’érigent invincible comme un fort d’Argolide édifié par Hephaistos. Quand l’astre apollonien frappe les rocs millénaires, ils prennent l’éclat du rubis ; ils semblent tout en cristal, un cristal derrière lequel courrait du sang chaud, et, avec leurs pendantes stalactites où bruit et se brise et rejaillit le flot plus sombre, ses grottes mystérieuses sont pleines de rauques plaintes, clamées par une voix qui s’enfle parmi l’effare-