Page:Freud - Introduction à la psychanalyse (trad. Jankélévitch), 1923.djvu/179

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sont certainement des symboles exprimant les rapports sexuels. En y réfléchissant de près, nous trouvons comme facteur commun la rythmique de l’ascension, peut-être aussi le crescendo de l’excitation : oppression, à mesure qu’on monte.

Nous avons déjà mentionné le paysage, en tant que représentation de l’appareil génital de la femme. Montagne et rocher sont des symboles du membre masculin, jardin est un symbole fréquent des organes génitaux de la femme. Le fruit désigne, non l’enfant, mais le sein. Les animaux sauvages servent à représenter d’abord des hommes passionnés, ensuite les mauvais instincts, les passions. Boutons et fleurs désignent les organes génitaux de la femme, et plus spécialement la virginité. Rappelez-vous à ce propos que les boutons sont effectivement les organes génitaux des plantes. Nous connaissons déjà le symbole chambre. La représentation se développant, les fenêtres, les entrées et sorties de la chambre acquièrent la signification d’ouvertures, d’orifices du corps. Chambre,ouverte, chambre close font partie du même symbolisme, et la clef qui ouvre est incontestablement un symbole masculin.

Tels sont les matériaux qui entrent dans la composition du symbolisme dans les rêves. Ils sont d’ailleurs loin d’être complets, et notre exposé pourrait être étendu aussi bien en largeur qu’en profondeur. Mais je pense que mon énumération vous paraîtra plus que suffisante. Il se peut même que vous me disiez, exaspérés : « À vous entendre, nous ne vivrions que dans un monde de symboles sexuels. Tous les objets qui nous entourent, tous les habits que nous mettons, toutes les choses que nous prenons à la main, ne seraient donc, à votre avis, que des symboles sexuels, rien de plus ? » Je conviens qu’il y a là des choses faites pour étonner, et la première question qui se pose tout naturellement est celle-ci : comment pouvons-nous connaître la signification des symboles des rêves, alors que le rêveur lui-même ne nous fournit à leur sujet aucun renseignement ou que des renseignements tout à fait insuffisants ?

Je réponds : cette connaissance nous vient de diverses sources, des contes et des mythes, de farces et facéties, du folklore, c’est-à-dire de l’étude des mœurs, usages,