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Page:Freud - Introduction à la psychanalyse (trad. Jankélévitch), 1923.djvu/355

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analytique. Les buts sexuels de cette période de la vie se rattachent étroitement à l’exploration sexuelle qui préoccupe les enfants à la même époque et dont je vous ai cité quelques exemples. Le caractère pervers de quelques-uns de ces buts s’explique naturellement par l’immaturité constitutionnelle de l’enfant qui n’a pas encore découvert la fin à laquelle sert l’acte d’accouplement.

Entre la sixième et la huitième année environ, le développement sexuel subit un temps d’arrêt ou de régression qui, dans les cas socialement les plus favorables, mérite le nom de période de latence. Cette latence petit aussi manquer ; en tout cas, elle n’entraîne pas fatalement une interruption complète de l’activité et des intérêts sexuels. La plupart des événements et tendances psychiques, antérieurs à la période de latence, sont alors frappés d’amnésie infantile, tombent dans cet oubli dont nous avons déjà parlé et qui nous cache et nous rend étrangère notre première jeunesse. La tâche de toute psychanalyse consiste à faire revivre le souvenir de cette période oubliée de la vie, et on ne peut s’empêcher de soupçonner que la raison de cet oubli réside dans les débuts de la vie sexuelle qui coïncident avec cette période, que l’oubli est, par conséquent, l’effet du refoulement.

À partir de la troisième année, la vie sexuelle de l’enfant présente beaucoup d’analogies avec celle de l’adulte, elle ne se distingue de cette dernière que par l’absence d’une solide organisation sous le primat des organes génitaux, par son caractère incontestablement perverti et, naturellement, par la moindre intensité de l’instinct dans son ensemble, Mais les phases les plus intéressantes, au point de vue théorique, du développement sexuel ou, dirons-nous, du développement de la libido, sont celles qui précèdent cette période. Ce développement s’accomplit avec une rapidité telle que l’observation directe n’aurait probablement jamais réussi à fixer ses images fuyantes. C’est seulement grâce à l’étude psychanalytique des névroses qu’on se trouva à même de découvrir des phases encore plus reculées du développement de la libido. Sans doute, ce ne sont là que des constructions, mais l’exercice pratique de la psychanalyse