Page:Freud - Introduction à la psychanalyse (trad. Jankélévitch), 1923.djvu/421

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plus compliquées, consécutives aux troubles de la libido : c’eût été incontestablement l’ordre le plus naturel. À propos des premières, j’aurais dû vous présenter tout ce que nous avons appris de divers côtés ou tout ce que nous croyons savoir et, une fois arrivé aux psychonévroses, j’aurais dû vous parler de la psychanalyse comme du moyen technique auxiliaire le plus important de tous ceux dont nous disposons pour éclaircir ces états. Mais mon intention était de vous donner une « Introduction à la psychanalyse », et c’est ce que je vous avais annoncé ; il m’importait beaucoup plus de vous donner une idée de la psychanalyse que de vous faire acquérir certaines connaissances concernant les névroses, et cela me dispensait de mettre au premier plan les névroses actuelles, sujet parfaitement stérile au point de vue de la psychanalyse. Je crois que le choix que j’ai fait est tout à votre avantage, la psychanalyse méritant d’intéresser toute personne cultivée, à cause de ses prémisses profondes et de ses multiples rapports. Quant à la théorie des névroses, elle est un chapitre de la médecine, semblable à beaucoup d’autres.

Et pourtant, vous êtes en droit de vous attendre à ce que nous portions aussi un certain intérêt aux névroses actuelles. Nous sommes d’ailleurs obligés de le faire, ne serait-ce qu’à cause des rapports cliniques étroits qu’elles présentent avec les psychonévroses. Aussi vous dirai-je que nous distinguons trois formes pures de névroses actuelles : la neurasthénie, la névrose d’angoisse et l’hypocondrie. Cette division n’a pas été sans soulever des objections. Les noms sont bien d’un usage courant, mais les choses qu’ils désignent sont indéterminées et incertaines. Il est même des médecins qui s’opposent à toute classification dans le monde chaotique des phénomènes névrotiques, à tout établissement d’unités cliniques, d’individualités morbides, et qui ne reconnaissent même pas la division en névroses actuelles et en psychonévroses. À mon avis, ces médecins vont trop loin et ne suivent pas le chemin qui mène au progrès. Parfois ces formes de névrose se présentent pures ; mais on les trouve plus souvent combinées entre elles ou avec une affection psychonévrotique. Mais cette dernière circonstance ne nous autorise pas à renoncer à leur division. Pensez seulement