Page:Freud - Introduction à la psychanalyse (trad. Jankélévitch), 1923.djvu/471

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Or, vous le savez, actuellement il n’y a pas à songer à exercer une influence de ce genre sur les processus de la libido ; notre traitement psychique s’attaque à un autre anneau de la chaîne, à un anneau qui, s’il ne fait pas partie des racines des phénomènes visibles pour nous, n’en est pas moins très éloigné des symptômes et nous a été rendu accessible par suite de circonstances très remarquables.

Que devons-nous donc faire, pour remplacer chez nos malades l’inconscient par le conscient ? Nous avions cru un moment que la chose était très simple, qu’il nous suffisait de découvrir l’inconscient et de le mettre pour ainsi dire sous les yeux du malade. Mais aujourd’hui nous savons que nous étions dans l’erreur. Ce que nous savons de l’inconscient ne coïncide nullement avec ce qu’en sait le malade ; lorsque nous lui faisons part de ce que nous savons, il ne remplace pas son inconscient par la connaissance ainsi acquise, mais place celle-ci à côté de celui-là qui reste à peu près inchangé. Nous devons plutôt nous former de cet inconscient une représentation topique, le rechercher dans ses souvenirs là même où il a pu se former à la suite d’un refoulement. C’est ce refoulement qu’il faut supprimer pour que la substitution du conscient à l’inconscient s’opère toute seule. Mais comment supprimer le refoulement ? Ici commence la deuxième phase de notre travail. En premier lieu, recherche du refoulement, en deuxième lieu, suppression de la résistance qui maintient ce refoulement.

Et comment supprime-t-on la résistance ? De la même manière : en la découvrant et en la mettant sous les yeux du malade. C’est que la résistance provient, elle aussi, d’un refoulement, soit de celui-là même que nous cherchons à résoudre, soit d’un refoulement survenu antérieurement. Elle est produite par une contre-manœuvre dressée en vue du refoulement de la tendance indécente. Nous faisons donc à présent ce que nous voulions déjà faire au début : nous interprétons, nous découvrons et nous faisons part au malade de ce que nous obtenons ; mais cette fois nous le faisons à l’endroit qui convient. La contre-manœuvre ou la résistance fait partie, non de l’inconscient, mais du moi qui est notre collaborateur, et cela alors même que la résistance n’est pas