Page:Froger - À genoux, 1878.djvu/100

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L’appesantissement terrible de sa gloire.
Je la revois toujours depuis dans ma mémoire,
Qui se traîne au milieu de la nuit sur mes draps,
En déroulant ses os jusqu’autour de mes bras.

C’est sans doute une nuit que je dormais ; ma bouche
S’est entr’ouverte ; alors la vipère farouche
S’est glissée à travers mes lèvres jusqu’au fond
De mon cœur. Et ce sont ses rampements qui font
Maintenant les plus froids battements de mon âme
Si douloureux et si pleins de la nuit infâme,
Qu’ils m’arrachent parfois d’effrayantes clameurs
De désespoir, et que j’en pleure, et que j’en meurs !
Mais si tristes aussi quelquefois qu’il me semble
Entendre en eux chanter tous les rêves ensemble
Et toutes les chansons du monde aérien.

Cette vipère, c’est l’amour. Je le sais bien.