Page:Froger - À genoux, 1878.djvu/109

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

VII

LA PUNITION


 
J’eus autrefois pour Seigneurs et pour Maîtres
Tes deux grands yeux d’azur, où j’enfermais
Toute ma vie et tout ce que j’aimais,
Dans le farouche éloignement des Êtres.

Tes deux grands yeux d’azur me furent traîtres.
C’est pour cela que je vis désormais
Triste et tout seul sur d’antiques sommets,
Comme un vieux dieu déserté par ses prêtres.

Je suis plongé dans-la nuit maintenant ;
Je ne vois plus le Soleil rayonnant,
Et je ne vois plus même les Étoiles.

Ma pensée erre à tâtons dans les cieux,
Comme un vaisseau sans mâture et sans voiles.
Je suis puni d’avoir aimé tes yeux.