Page:Froger - À genoux, 1878.djvu/204

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Vous vous rappellerez les jours de votre enfance
Où vous luttiez avec fierté
Sans autre arme de guerre et sans autre défense
Que votre immortelle beauté ;

Vous vous rappellerez les ivresses légères
Dans les beaux soirs de juin bénis,
Et nos doux chants mêlés aux chansons étrangères
Qui tombaient des deux infinis ;

Vous vous rappellerez les caresses sans nombre
Dont je couvrais vos bras si doux,
Et mes yeux où vos yeux ne voyaient que de l’ombre
Quand je pleurais à vos genoux ;

Et par les belles nuits de mai les confidences
De nos deux cœurs apprivoisés ;
Les sourires, les voix, les chansons et les danses,
Et la lenteur de nos baisers ;

Vous vous rappellerez les longues solitudes
Sur les monts ou dans les grands bois,
Et nos moindres regards, nos moindres attitudes,
Tous ces souvenirs d’autrefois !