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XXIII

LARMES POSTHUMES


 
La nuit qui nous prêtait son ombre est toujours belle
Comme en ces temps adorés. Or,
Si je songe à la Bien-Aimée aux cheveux d’or,
C’est tout ce qui me reste d’elle.

Cependant que, tout plein de son amour fidèle,
Mon cœur s’agite et lutte encor,
Comme un oiseau qui meurt en prenant son essor,
Je meurs dans un dernier coup d’aile.

Que celui qui lira ces vers écrits par moi,
Prêtre, valet, soldat ou roi,
Indifférent, ou bon dans son âme touchante,

Humble ou superbe, jeune ou vieux,
Qu’il se les grave bien et puis qu’il les lui chante.
Je les pleure avec mes deux yeux.