Pauvre et meurtri comme un oiseau pris par la mer,
De l’amener devant le feu joyeux et clair,
Et de le faire asseoir parmi les jeunes filles,
Encore qu’il soit tout tremblant sous ses guenilles,
Car pour avoir sa place au foyer généreux
Il suffit d’être bon et d’être malheureux.
Plus tard, après les durs labeurs, après les peines,
Après l’exil, après le froid, nos âmes pleines
D’amour s’élèveront vers les deux infinis ;
Et nous nous trouverons ensemble réunis
Devant le clair foyer que le ciel nous assure.
Mais ceux qui n’auront pas gardé leur âme pure
Ne seront point admis au séjour des élus,
Et dans les soirs d’hiver on ne les verra plus
Venir comme autrefois chauffer leurs mains tremblantes,
À côté des enfants aux prunelles brillantes
Et des vierges chantant et causant tour à tour,
À l’éternel foyer du rêve et de l’amour.