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XXI

LE BEAU CHEVAL


Le beau cheval, chargé de cavaliers funèbres,
Galopait fièrement au milieu des ténèbres,
Franchissant les forêts, les monts et les ravins,
Et s’éclairant lui-même avec ses yeux divins.
Tout à coup, au détour du fleuve où les eaux bleues
Coulent sans fin depuis des millions de lieues,
Et sur lequel, bercés par des rêves blafards,
Silencieusement dorment les nénuphars,
Il aperçut, dans l’herbe épaisse du rivage,
Le corps immaculé de la Reine sauvage