Page:Froissart - Œuvres de Froissart, Chroniques, Tome 1, 1873.djvu/484

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pas qu’ilz ne veullent estre et savoir comment villes et chasteaux se peuent deffendre, tenir, garder et furnir contre leur ennemis tant d’assaut come de siege et de tous aprochemens que l’en leur puet faire, ce que l’en doit faire a l’encontre par dedanz ; et encore ne s’en veulent ilz mie deporter atant combien que en ce fait d’armes se soient trouvez a leur tres grant honnour. Si veulent il savoir encore tous jours plus pour ce qu’ilz oient parler comment l’en puet mettre siege devant villes et chasteaulx. Dont vont querant a leur povoir comment ilz puissent estre en telles places. Et quant ilz y sont, si prennent grant delit a veoir comment le siege se met pour enclorre la ville ou chastel, comment li batiffol se font oster leurs yssues et les tenir plus court, comment la mine se fait en autres artifices come d’engins, de truyes, de buyres, de chas et de baffrois, et en autres manieres come d’assaillir au mur, de monter par eschielles et de percier les murs et d’entrer enz et et prendre par force. Dont sont il aaisé quant Dieu leur a donné grace d’i estre et avoir veü et avoir bien fait en ce fait d’armes. Et quant plus voient celes gens et font de bien, dont leur semble il de leur bonne nature que ilz n’aient rien fait, et leur semble qu’ilz soient tous jours a l’encommencier. Et pour ce encore ne leur soufist pas que pour ce qu’ilz ont oÿ parler comment l’en se puet et doit combatre sur les champs, gens d’armes contre autres, et ilz oyent recorder a ceulx qui y ont esté les grans biens que les bons y ont faiz, dont leur semble il bien que ilz n’ont rien veü ne rien fait se ilz ne se treuvent en ce noble fait d’armes come de bataille. Dont mettent peine de aler en plusieurs lieux et de travailler leurs corps par tous païz, en mer et en terre. Et quant Dieu leur donne grace de trouver et veoir si tres hautes besoignes come de batailles, avecques ce qu’ilz aient grant gré et grant grace de leur bienfait, dont doivent bien telles gens mercier Nostre Seigneur et servir du bien qu’il leur a fait et monstré pour continuer en ces mestiers d’armes. Et quant il cognoissent quel bien et quelle honnour c’est, dont leur croist leur volenté