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DE LA PREMIÈRE ÉDITION.

dictin qualifie ce manuscrit, le plus ancien manuscrit de Froissart de la Bibliothèque du Roi (t. 2, p. 256, 259 et al.). Il n’avait sans doute point examiné les autres qui étaient indifférens pour son objet ; car ils en auraient trouvé plusieurs qui sont incontestablement plus anciens, sans parler du no 8318, qui fut donné au duc de Berry en 1407, et dont l’écriture, comme nous l’avons dit plus haut, paraît être antérieure de quelques années à cette date. Quant à celui-ci on ne peut guère le faire remonter plus haut que 1450 ; et les connaisseurs qui l’ont vu l’estiment même postérieur à cette époque.

Une autre observation, de pure curiosité, c’est que l’écriture ressemble si bien à celle du manuscrit no 6760, qu’ils paraissent être de la même main.

Mais ce manuscrit n’est pas seulement un des moins anciens, il est aussi un des moins corrects. On y rencontre un grand nombre d’omissions et de chapitres abrégés ; de sorte qu’assez souvent il semble être plutôt un extrait qu’une copie de Froissart. Il faut en conclure qu’il est beaucoup plus précieux par la beauté des peintures que par la pureté du texte.

No 8321. Manuscrit du Roi, même format, même reliure, même écriture, mêmes ornemens, etc. que le no 8320, dont il est la suite ; mais il lui est très supérieur par la pureté du texte qui n’est presque jamais tronqué ni abrégé ; et ce serait un des meilleurs manuscrits du second volume, si le copiste ne s’était pas quelquefois permis de rajeunir le style. Il contient 356 folios cotés en rouge et est précédé d’une table des chapitres avec ce titre :

« Cy commence la table du 2e volume des Croniques de France, d’Angleterre et d’autre part, jadis compilées par Sire Jehan Froissart en son temps chanoine et trésorier de Chimay en Haynaut. »

On trouve, comme dans le no 8320, ces mots écrits sur un feuillet de parchemin collé en dedans de la couverture : Des histoires et livres en François, pulto 6o contre la muraille de devers la court, et au-dessous, Bloys.

Les miniatures et les vignettes y sont moins nombreuses que dans le volume précédent. Le P. de Montfaucon a fait graver d’après ce manuscrit dans le t. 3 des Monument de la Monarchie française, la bataille de Rosebecque et la sortie des Parisiens en armes au devant de Charles VI, lorsque ce prince revint vainqueur des Flamands.

Colbert, no 258 ; du Roi, 8323. Manuscrit in-folio, maroquin rouge, d’une très belle écriture, sur vélin, qu’on peut estimer de la fin du quinzième siècle. Il contient 155 folios, cotés au bas des pages, d’une main moderne.

Ce manuscrit, fait avec le plus grand soin et orné de quelques miniatures, renferme exactement le même abrégé que le manuscrit 8343 et les mêmes traités d’alliances indiqués dans la notice de ce manuscrit. On trouve de plus à la fin de celui-ci une pièce intitulée : La teneur des lettres passées des alliances de France et d’Escosse. Cette pièce est datée du dernier juillet 1371, la huitième année du règne de Charles V. Elle est suivie d’une liste de morts et de prisonniers, tant Français qu’Écossais, sans aucune indication de la bataille où ces chevaliers perdirent la vie ou la liberté.

No 8324. Manuscrit de la Bibliothèque du Roi, in-folio, relié en parchemin, écriture du commencement du quinzième siècle, sur vélin. Il contient 417 folios chiffrés d’une main moderne, et qui paraissent avoir été chiffrés auparavant, peut-être de la même main que l’écriture du manuscrit.

Il y a plusieurs miniatures mal faites, un peu effacées, entourées de vignettes. La première est divisée en quatre tableaux. Dans le premier de ces tableaux est un chanoine vêtu de pourpre, l’aumusse sur l’épaule (c’est sans doute Froissart), qui présente son livre à un prince qui a sur la tête une couronne aux léopards, dont on aperçoit quelques traces sur la robe écarlate du prince ; on reconnaît que c’est le roi d’Angleterre.

Le second tableau, au-dessous du précédent, représente un vaisseau voguant à pleines voiles : on distingue à bord de ce vaisseau Isabelle de France, reine d’Angleterre, et son fils Édouard, qui depuis fut Édouard III.

Dans le troisième, en haut, on voit cette reine présentant son fils à Charles-le-Bel, son frère.

Le quatrième représente la ville de Bristol, dans laquelle Isabelle, accompagnée du jeune Édouard, assiège son mari Édouard II.

Les titres des chapitres sont en rouge et les premières lettres enluminées.

On voit au haut de la première page Cl. Puteanus de la main même de M. Dupuy.

Le manuscrit est intitulé :

« Cy commencent les Croniques de sire Jehan Froissart, contenans les nouvelles guerres de France, d’Angleterre, d’Escoce, d’Espaigne, d’Alemaigne, de Navarre de Bretaigne, et sont divisées en quatre parties. »

Ces quatre parties sont divisées comme dans le manuscrit 8319, mais il faut remarquer que le cahier qui devait commencer au folio 73 a été mis à l’envers, et qu’au lieu de 8 folios qu’il devait