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Méliador
Rondel.

Par ma foy, j’ay tres grant merveille
Comment mon coer poet endurer
925 L’anui qu’il a
De ce que pieça je ne vous vi.

Car, sans vous, qui n’avés parelle,
Ne poet il nullement durer
Ne cha ne la.
930 Par ma foy, etc.

Si saciés, ma rose vermeille,
Que vous porés tout amender,
Quant vous plaira ;
Mais que vous souviegne de mi. [1]
935 Par ma foy, etc. »



Onques en la lettre lisant,
La quele je vous voi disant,
Hermondine riens ne falli.
Florée le prist et cloÿ,
940 Qui n’en ot mies trop grant joie.
Nonpourquant elle met en voie
Sa cousine dou demander
Quel cose l’en pooit sambler ;
Et celle qui moult jone estoit
945 Respondi qu’elle ne savoit,
Ne savoir ne voet en grant temps,
Et que cilz pert tous ses rommans,
Qui d’amer par amours le rueve. f. 8 b
Et quant Florée ensi l’esprueve

  1. 934 souviengne de mi, B souviengne bien de mi.