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Méliador

En disant : « Ne m’espargniés point,
« Belle cousine, je vous pri,
« De trouver aucun tour joli,
1680 « Et de dire ossi a le fie
« Comment Camelz qui vous herie,
« Si com fait m’avés a savoir,
« Et qui me voet par force avoir,
« Poroit estre si apaisiés
1685 « Que vostre pere reuissiés,
« Mon cier oncle, dont je sui moult
« Couroucie, quant si estout
« Il a trouvé le chevalier ;
« Car bien me poés consillier.
1690 « Se de conseil mestier avoie,
« A vous avant en parleroie
« Qu’a nulle creature humainne,
« Qui m’estes cousine germainne. »
Lors dist Florée : « Puis trois jours,
1695 « J[e] ay visé des soutieus tours,
« Dont l’un je vous remousterai. » f. 13 d
Dist Hermondine : « Et je l’orai
« Volentiers, il n’est mies doubte,
« Et metterai ma painne toute
1700 « Au furnir, s’il m’est honnerables
« Et a vous bons et pourfitables. »



Ce dist Florée a Hermondine :
« Je vous di, ma belle cousine,
« Que pour ce Camel apaisier
1705 « Et a no fait remediier,
« Qui est grans et pesans assés,
« Il vous faurra, se vous volés,
« Faintement devers lui escrire
« Avoech ce que li porai dire,
1710 « De par vous, en nom d’amisté,