Page:Froissart - Méliador, tome 1.djvu/141

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
61
Méliador

« Se n’est fortune qui n’aviegne ;
« C’est cou ou je pense a par mi. »
Adont respont Florée : « Hé mi !
« Cousine, ne vous esmaiiés.
2065 « Dedens .v. ans sera paiiés
« De ses dessertes, je l’espoir.
« Trop de coses avenront, voir,
« Et trop de vaillans chevaliers,
« Pour vostre renom tout premiers,
2070 « Se meteront en celle cace. f. 16 c
« Pas ne di que Camelz ne face
« De grant proece a renommer,
« Mais telz venra sans li nommer,
« Querant armes et aventures,
2075 « Qui a Camel les donra dures.
« Ne pensés point, belle cousine,
« A ce Camel. Je vous destine
« Que vous orés, ains les .v. ans,
« Parler des fais d’armes si grans
2080 « Des preus chevaliers de Bretagne,
« Que petit seront et estragne [1]
« Li fait de Camel encontre eulz,
« Tant soit il bien bacelereus.
« Autrui arés, mes coers l’ordonne,
2085 « Qui grant espérance m’en donne.
« Mais, cousine, il vous fault rescrire
« Sus la matere a quoi je tire,
« Si com je vous parlay l’autrier.
« De moy ferés vo messagier.
2090 « Il ne creroit nulle riens tant
« Que la lettre et moy, non obstant
« Que mon pere tiegne en prison.
« Cousine, moult souvent brise on
« Grant courous par .i. peu de lettre.

  1. 2081 Que, B Qui.