Aller au contenu

Page:Froissart - Méliador, tome 1.djvu/181

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
101
Méliador

A demandé : « Que faites vous ? »
Et cilz respont qui estoit tous
3440 Angousseus : « Se me va moult mal.
« Au cheoir jus de mon cheval
« Ay eü le brach tout rompu.
« Plus ne puis tenir mon escu. »
Et quant Melyador l’entent,
3445 Com cilz qui a toute honneur tent,
Dist : « Ce poise moi, par ma foi,
« Mais il vous couvenoit, ou moi,
« Par armes estre en ce parti,
« Et, puis qu’il vous en est ensi
3450 « Avenu, porter le vous fault. »
Adont Melyador tout hault [1]
Dist a son varlet : « C’or descens
« Et a ce chevalier entens,
« Tant qu’il soit mis en aultre point. »
3455 Et cil qui ot corps able et joint
Est a la terre descendus.
Si fu messires Fernagus.
Par lui et par son escuier,
Mis a point tant que dou loiier
3460 Le bras brisiet et asteler,
Et le vont moult bien bendeler,
Ensi que l’aportoit li lieus, f. 26 d
Jusc’a tant qu’il trouvera mieus.
Et quant il l’ont ensi aisiet,
3465 Congiet prendent, si l’ont laissiet,
Et chevaucent sans point d’arrest,
Tout en costiant la forest.
Ensi alerent tout le jour
Et l’endemain jusc’au sejour,
3470 Sans trouver nesune aventure
C’on doie mettre en escriture.

  1. 3451 Adont, B Adout.