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Méliador

« La ou vos voies sont escrites. »
3680 Lors commença li une a rire
Et dist : « Mais dittes nous, biau sire
« Quele part vous volés aler,
« Car vous devés premiers parler
« De nous, se vous avés mestier
3685 « De conseil, ou de ravoiier. »
Ce dist Lansonnès : « Nous tendons,
« Mes mestres et moi qui la sons,
« A aler, mes trop nous retarde,
« Au tournoy qui devant la Garde
3690 « Se doit tenir proçainnement. »
Dont respondi courtoisement
La demoiselle belle et douce ;
Ce dist : « Je croi que bien vous touche
« Li chemins d’aler celle part,
3695 « Mais encore, se Dix me gart,
« Y ventés vous a temps asses.
« Cilz mois sera avant passés
« Et li aultres recommenciés,
« C’on die la : « Laciés, laciés ! » f. 28 c
3700 « Mais, pour vostre mestre emploiier
« Son temps, je vous voeil envoiier
« Ou les armes il trouvera
« Et sen corps il esprouvera.
« Vous enteres en ce chemin
3705 « Qui s’en va dévers Carmelin ;
« La demeure une jone dame
« C’uns aultres chevaliers, par m’ame,
« Herie, et ne scet qu’il li voet.
« Nulz au chevalier ne se poet
3710 « Prendre qu’il ne soit desconfis.
« Ce seroit honneur et pourfis
« Pour vostre mestre vraiement
« S’il se maintenoit telement
« Que le chevalier renommé,