« N’i oseroie mettre voir.
« Obeïr voel a son voloir
« Dou tout et a son ordenance. »
Ensi fu la cose en souffrance.
Camelz retourna a Camois,
Et li termes que li tournois
Se tenra par devant la Garde,
Sachiés que mies ne se tarde.
Florée sur ce s’apparelle,
Qui nuit et jour devise et veille
Sus ses besongnes, je le croi,
Afin qu’elle voist au tournoi.
En bon arroy, sans nulle doubte,
Elle part avoecques sa route
De Montgriès, et prent le chemin
Pour venir devers Carmelin,
Car elle a proprement entente.
Avoech lui emmena Argente,
Pour estre mieus acompagnie.
Bien fu festée et herbegie
A Carmelin, quant elle y vint. f. 48 a
.I. jour sejourner li couvint,
Car Argentine l’en pria,
Laquele avoecques lui ira
A la Garde, si com je croi :
Envis faurroient au tournoi.
A l’autre jour, de Carmelin
Se partirent le bon matin
Et tournerent devers la Garde.
Nous lairons ci d’yaux, Dix les garde !
Et de Melyador dirons
Qui chevauce com vaillans homs
Pour estre a ce tournoy au jour.
Dou mains qu’il poet prent son sejour,
Ens es marces ou il s’embat,
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Méliador