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Introduction

les commentateurs à identifier le nom de cette ville avec celui des monts Snowdon ou « montagnes neigeuses », dans le pays de Galles[1], lequel s’applique plus particulièrement au point culminant de la chaîne, d’une altitude de 1185 mètres, bien singulier site pour la demeure d’un roi. Cette opinion, du reste, n’est pas nouvelle, car on la trouve déjà exprimée dans un roman latin, encore inédit, que renferme un manuscrit du XIVe siècle et où le Snowdon est présenté comme la résidence du roi de Galles Caradoc[2].

Froissart a sur Signandon une opinion bien différente de celles des trouvères, ses devanciers. Pour lui, Signandon est le nom primitif de Stirling, la résidence préférée des rois d’Écosse depuis Jacques Ier :


Signandon si est un chastiaus
14770 Dedens Escoce, fors et biaus.
S’adont le fu, il est encores :
Estruvelins est nommés ores.


Et ce qu’il rapporte de Signandon, considéré comme un rendez-vous des chevaliers contempo-

    roman et Sinaudon aux vers 6078 et 6085. Il est également question du royaume de Sinadoune dans le Lai du Cor, de Robert Biket (vers 405) ; nous empruntons ce renseignement à M. Gaston Paris (Histoire littéraire, t. XXX, p. 174, note).

  1. Histoire littéraire de la France, t. XXX, p. 174.
  2. « Sedes vero regni Caradoci regis, et quo maxime frequentare solebat, penes nivalem montem qui kambrice Snaudone resonat exstabat. » (Ward, Catalogue of romances in the department of manuscripts in the British Museum, t. Ier, p. 375.)