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Introduction

la cure d’Estinnes-au-Mont et s’attacha définitivement à un autre seigneur fort libéral aussi, le comte Guy de Blois, dont il devint le chapelain. Guy de Blois, qui possédait en Hainaut les deux importantes seigneuries de Beaumont et de Chimay, lui donna en outre l’une des douze prébendes canoniales du chapitre de Chimay, au diocèse de Liège[1]. Désormais plus libre d’allures, il se reprit à voyager comme par le passé, accompagnant le comte de Blois en ses fréquents déplacements, ou chevauchant pour son propre compte en quête de récits sur les événements de son temps. Le poète sédentaire avait disparu pour faire place de nouveau au chroniqueur, désireux de pousser plus avant l’ouvrage historique qui avait si agréablement occupé les années de sa jeunesse. Toutefois il ne renonça pas complètement à la poésie : la mort de Wenceslas ne l’empêcha point de terminer le roman de Meliador, et c’est dans cette dernière phase de sa vie active qu’il composa non seulement diverses pastourelles qui portent avec elles leur date, mais encore une de ses plus jolies pièces de vers, le Dit du Florin, dont on a lu un extrait au début de la présente étude.




  1. Kervyn de Lettenhove, Froissart, t. Ier, p. 132–133 ; le même, Étude sur la vie de Froissart, p. 293.