De blanch et de bleu cilz s’armoit,
Mais dessus sa targe il portoit
.I. capelet de rouges roses.
Or dirai pour quoi de telz coses
Commencié en ay a parler.
Cil doy frere peurent aler
Tant que sus les camps se trouverent.
Et d’aventure s’encontrerent
Ou pays de Norchombrelande,
Au departement d’une lande
Et d’un bois moult grant et plenier. f. 69 d
Ensi comme bon chevalier
Et qui acquitter se voloient,
De si tres lonch comme il se voient,
Cescuns demande ou prent sa lance.
Si se mettent en ordenance
Pour jouster, et puis esporonnent
Les chevaus qui grans saus lor donnent,
Car il estoient viste et fort.
Cil doi frere, plain de confort,
Et de grande chevalerie
Et de bonne bachelerie,
Des lances as bons fers agus
Se fierent dessus les escus
Telement et si roidement
Que il samble, tout proprement,
Qu’il doivent en l’un l’autre entrer.
De ce cop se vont arrester
Et jetterent leurs lances jus.
Point ne se sont retrait en sus,
Mais tirent errant les espées
Qui d’achier sont envolepées,
Et vienent l’un l’autre requerre
Pour faire mortel fait de guerre.
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