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Méliador

Et cilz, comme homs plains de doctrine,
23865 L’en respondoit moult sagement,
Et li disoient que vraiement
Elles estoient ou chastiel
De Montsegur ; la bien et biel
Passoient elles le saison.
23870 Mais il n’avoit en le maison
Nulle plus lie d’Ermondine,
Et c’on pooit matere et signe
En li trop bien considerer
Qu’elle poet par amours amer.
23875 « Car ses oevres et ses paroles,
« Soit a danses ou a caroles,
« Sont toutdis si tres amoureuses
« C’en dist bien que plus gratïeuses
« Sont ne soient nulles de celles,
23880 « Qui sont dalés li damoiselles,
« Et quant chanté a a le fois,
« Car, sire, elle a moult belle vois,
« Elle me demande : « O Flori,
« C’or respont a moy, je te pri.
23885 « Ce que j’ay dit te semble il bon ? »
« Et je respons : « Dame, en vo nom f. 176 b
« Le voel aprendre et retenir.
« Oïl, voir, bon est, sans mentir. »
« Adont a de ce tres grant joie,
23890 « Et couvient que dalés li soie
« Tant que je l’aie bien apris. »
Melyador ot ce ; s’a ris
Et dist : « Flori, vous avés droit,
« Qui li prisiés a son endroit
23895 « Ses cançons et ce qu’elle fait,
« Et, puis que parlons de son fait,
« Je vous pri, mon ami tres chier,
« Que vous vos voelliés avancier
« De moy dire encore .i. rondiel