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Page:Froissart - Poésies (1829).djvu/149

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DE JEAN FROISSART.


» Hommes et femmes et enfans,
» Et que tost viengne le printemps
» Qu’on ot chanter les aloettes,
» Et lors troeve-on les violettes
» En vregiers, en gardins, en clos
» Et en lieus joliement clos ;
» Et là les coeillent damoiselles
» Jones fils et jones pucelles.
» Si en font beaus chapeaus jolis ;
» Et les pluisours dessus leurs lis
» Les mettent, en segnefiance
» D’esbatement et de plaisance ;
» Et quant la saison renouvelle
» De printemps, jolie et nouvelle,
» Par usage on voit moult de gens
» Qu’en beaus rainséaus vers et gens
» De grouseliers, fichent et boutent
» Les Violettes, et arroutent
» Pour mieuls véoir et oudourer.
» On ne les pot trop honourer.
» Sire advocat, au dire voir,
» Je vous prie, aies vous séoir ;
» Car un peu me reposerai.
» Mès encores exposerai,
» Voires s’il est qu’il me besongne,
» Les articles de ma besongne. »
Cascuns des advocas s’assist.
Imaginations lors mist
Journée que de revenir
Car encores les voelt oïr.