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Page:Froissart - Poésies (1829).djvu/154

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POÉSIES


» Il nous a figuré droit ci
» Rose au soleil ; ce je li di
» Que pis ne voeil les Violettes
» Aux estoilles ne aux planettes
» Figurer, par aucune voie,
» Non se partir je me devoie,
» Car ce seroit fais inficilles ;
» Mès je les voeil nommer les filles
» Dou firmament qui est réons
» Si com par l’apparant véons,
» Car elles ont sa couleur propre,
» Sans blanc, noir, vermeil ne sinopre ;
» Et quant dou ciel furent venues
» Avecques la vapour des nues,
» La terre la semence en but,
» Dont les Violettes conçut.
» Si les tienc en très garant chierté.
» Bleu segnefie estableté ;
» Et cilz ou celle, sans doubtance,
» Qui le porte, par ordenance
» De moi retiegne ce notable,
» Doit avoir coer ferme et estable
» Et conforté, sans nul moyen.
» Violettes sont flours de bien ;
» Au véoir et au porter belles ;
» Et quant dames ou damoiselles
» Ont riches robes ou abis,
» Soit sus leurs corps ou sus leurs lis,
» S’il oudoure la violette,
» On dira : Ceste robe est nette !