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Page:Froissart - Poésies (1829).djvu/180

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POÉSIES

Et celle fait, par droit rieule mouvoir.
Et par point la roè chantore voir,
Qui Doulc-Parler proprement segnefie,
Selonc l’estat de l’amoureuse vie ;
Par la vertu du contrepois aussi
Qui Hardemens doit estre appellés ci ;
Car quant uns coers d’amoureuse ordenance
Conçoit en lui matère d’espérance,
Et a très bonne imagination
De parvenir à son entention,
Selonc l’estat et l’ordenance entière
Dont ci devant est ditte la manière,
Lors prent en soi Hardement qui esveille
Le Doulc-Parler, qui le coer esmerveille
Soubtievement ; car Hardemens commande
À l’amant qu’il poursieve sa demande,
Et qu’à sa dame, segnefie et qu’il die
Apertement toute sa maladie,
Et tout son fait, et son estat entier,
Dont il se sent à bonne amour rentier ;
Parquoi oir et recevoir le voeille
À sa merci, et qu’en gré le recoeille.
Dont est forment Hardement neccessaire
Au vrai amant, et moult en a afaire
À poursievir lee procés de s’amour,
Ou il li fault maint avis et maint tour.
Et pour ce qu’il aussi ne passe point
La mesure de raison, fors à point,
Il li convient, par bonne entention,
Mettre en son coer toute discretion