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Page:Froissart - Poésies (1829).djvu/322

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POÉSIES

Et moi bellement conforter,
Et le plaisir ma dame attendre
Où par bien je pooie tendre.
Et aultrement ne le fis oncques.
Elle le savoit bien adonques,
Aussi je li monstroie au mains.
Mès, par Dieu ! c’estoit sus le mains.
Par parolles ne li pooie
Monstrer l’amour qu’à li avoie,
Forsque par signes et par plains
De quoi j’estoie lors moult plains.
À l’entrée dou joli may,
Ceste que par amours amai
Un jour esbatre s’en ala.
De son alée on me parla,
Et de celle qui o li furent.
Je soc bien l’eure qu’elles murent.
Moi et un mien ami très grant,
Pour faire mon plaisir engrant
Nous mesins en cesti voiage ;
Et par ordenance moult sage
Mon compagnon nous fist acointe
De celles dont j’oc le coer cointe ;
Car sans ce qu’on s’en perçuist
Et que nulles d’elles sceuist
Au mains celle que je doubtoie,
Avec elles fumes en voie.
Diex ! que le temps estoit jolis,
Li airs clers et quois et seris,
Et cil rosegnol hault chantoient