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DE JEAN FROISSART.

Je ne pooie mïeuls chéoir ;
Ne se toutes celles du mont
Estoïent mises en un mont
En grant estat, en grant arroi,
Et fuissent pour mieuls plaire à roi,
Si ne m’en poroit nulle esprendre.
En ce point où me povès prendre
Conquis m’avés, sans nul esmai.
Oncques plus nulle n’en amai,
Ne n’amerai, quoiqu’il aviegne.
N’est heure qu’il ne m’en souviegne.
Vous avés esté premerainne,
Aussi serés la daarrainne.
Et pour ce qu’en bon estat soie,
Dame, se dire je l’osoie,
J’ai fait enfin de mon trettier
Un lay, ou quel je voeil trettier
Une grant part de tous mes fès.
Or doinst Diex qu’il soit si bien fès
Et par si très bonne maniere
Qu’il vous plaise, ma dame chiere !

Lay.

Pour ce qu’on scet mieuls de li
Paler que d’autrui à faire,
Ai-je voloir de retraire
Comment il m’est, Dieu merci !
J’ai jà un lonc temps servi
Amours, en espoir de plaire ;