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POÉSIES

Et pour ce que cils me plaist si
Je le voeil recorder ensi
Qu’il m’en avint foi que vous doi !
Venus me tenoit par le doi
Qui moult grant solas me portoit,
Car elle à moi se deportoit
De pluisours choses en alant ;
Et venimes, tout en parlant,
Parmi la lande longue et lée
Où il n’ot terne ne vallée,
Ce me fu vis, droit au buisson
Dont je ne sçai pas la muison
Volumer ne le compas prendre
Car je poroie bien mesprendre
Au mesurer bien et à point ;
Mès elle ne s’arresta point
À nuls des cors ne à l’entrée.
Ançois est par dedens entrée,
Et je o li, sans plus d’attente.
Or mis-je grandement m’entente ;
Et me fu adont grans esbas
De regarder et hault et bas
Pour imaginer de quel fourme
Le buisson dont je vous enfourme
Estoit ; mès com plus le regarde
Mains m’i cognois, se Diex me garde !
Bien me sambloit, c’est fin de somme
Tous ossi réons q’une pomme
À manière d’un pavillon.
De mains assés s’esmervillon,