Mès la manière bien retienc ;
Et me donne de ce grant garde
Que ma dame pas ne regarde
Entroes que sur moi ses yex trait
Je l’ai lors véu si attret,
Si bien et si à grant loisir,
Pour mieulz saouler mon plaisir,
Toutes fois, ensi qu’en emblant,
Son bel maintien, son doulc samblant,
Qu’en droite verité aferme
Par entention bonne et ferme
Et le di tout notorement,
Que c’est ma dame voirement
Que je voi, dont moult m’esmerveille.
Mès trop grande n’est la merveille
De ce que je le voi tousete,
Joue, friche, lie et doucete.
Et del éage dont jà fu,
Quant, pour s’amour, del ardant fu
D’amour je fui pris et attains ;
Lequel fu n’est pas trop estains.
Mon rolet prenc et le reploie,
Et ma parolle ailleurs emploie ;
C’est à Jonèce mon ami
Qui estoit par d’encoste mi.
« Ô Jonece, compains entiers,
» Je regarde moult volontiers
» Ma droite, dame en ma presensce ;
» Mès en regardait trop fort pense
» De ce que si jone le voi.
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DE JEAN FROISSART.