Page:Fromentin - Dominique, 1863.djvu/100

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Tout aussitôt je lui renvoyai la traduction, bonne ou mauvaise, mais copiée sur ma propre version, moins les termes, avec un point d’interrogation qui voulait dire :

« Je ne réponds de rien, examinez. »

Il me fit un sourire de remercîment, et sans examiner davantage il passa outre. Quelques instants après il m’adressait un second message, et celui-ci portait :

« Vous êtes nouveau ? »

La question me prouvait qu’il l’était aussi. J’eus un mouvement de joie véritable en répondant à mon compagnon de solitude :

« Oui. »

C’était un garçon de mon âge à peu près, mais de complexion plus délicate, blond, mince, avec de jolis yeux bleus doucereux et vifs, le teint pâle et brouillé d’un enfant élevé dans les villes, une mise élégante et des habits d’une forme particulière où je ne reconnaissais pas l’industrie de nos tailleurs de province.

Nous sortîmes ensemble.

« Je vous remercie, me dit mon nouvel ami quand il se trouva seul avec moi. J’ai horreur du collége, et maintenant je m’en moque. Il y a là toute une rangée de fils de boutiquiers qui ont les