Page:Fromentin - Dominique, 1863.djvu/322

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XV


Il y avait plus d’un grand mois que je n’avais vu Madeleine cinq minutes de suite sans témoin, et plus longtemps encore que je n’avais obtenu d’elle quoi que ce fût qui ressemblât à ses aménités d’autrefois. Un jour je la rencontrai, par hasard, dans une rue déserte du quartier que j’habitais. Elle était seule à pied. Tout le sang de son cœur reflua vers ses joues quand elle m’aperçut, et j’eus besoin, je crois, de toute ma résolution pour ne pas courir à sa rencontre et la serrer dans mes bras, en pleine rue.

« D’où venez-vous et où allez-vous ? »

Ce fut la première question que je lui adressai,