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l’homme à l’hispano

térité. Il semblait que, sur la bouche plus sinueuse, on voyait les baisers récents.

Stéphane devina peut-être l’admiration de son amie. Elle éprouvait le désir de parler de son bonheur. Elle dit :

— Si tu savais comme je suis heureuse !

— Tant que ça !

— Plus que ça… Georges a illuminé ma vie.

— Je le vois bien, dit Pascaline…

Mais elle ajouta :

— Et ton mari ? Toujours au Maroc ?

— Sans doute, répondit Stéphane.

— Pas de nouvelles ?

— Aucune.

Elle montrait, dans ses brèves répliques, une indifférence absolue et semblait ne pas se préoccuper d’Oswill, pas plus que d’un étranger. Pascaline, surprise, insista :

— Il va tout de même falloir t’en retourner ?

— Oui.

Elle soupira et, durant plusieurs secondes, elle semblait suivre une pensée secrète. Enfin, elle la dévoila :

— Par moments, j’aspire à plus de liberté, Pascaline. Vivre sans Georges, ce n’est plus vivre. Je voudrais être sa femme.

— Oh ! Oh ! C’est beaucoup, ça, dit Mme Rareteyre en riant.

— Non, ce n’est pas beaucoup. Je n’ai jamais eu d’amant, moi. Et si demain la vie nous séparait…