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l’homme à l’hispano

pris leur situation véritable et qu’il était d’accord pour qu’ils continuassent à jouir chacun de leur liberté.

Mais elle regrettait de n’avoir pas été mieux renseignée et d’avoir quitté Georges inutilement. Elle sentait la puissance de leurs liens et chaque jour d’éloignement lui semblait perdu. Rien ne l’obligeait à attendre. À peine fut-elle au courant des choses, qu’elle eut l’idée de revoir Dewalter et, le soir même, elle reprenait le train à la Négresse, La joie qu’elle allait faire à son amant effaçait en elle l’ennui du voyage. Elle fut au Ritz le lendemain, vers midi, et, fatiguée, elle se coucha. Elle voulait apparaître avenue des Champs-Elysées à l’heure du dîner, dans toute sa splendeur, et à l’improviste. D’avance, elle jouissait du cri heureux qu’elle entendrait. Mais, quand elle arriva, Dewalter venait de sorti. Le valet de chambre lui dit le chagrin qu’il avait montré. Elle en fut heureuse. Elle l’attendit. La cuisinière était absente. Par le téléphone, elle commanda un dîner qu’on lui monta du Fouquet’s voisin. Elle était joyeuse de se retrouver entre ces murs et, comme toutes les femmes, elle faisait des projets.

Soudain, la femme de chambre fit irruption. Elle accourait du Ritz et paraissait bouleversée,

— Qu’est-ce qu’il y a ? dit Stéphane.

— Le mari de madame est là, madame, répondit Joséphine, J’étais dans la chambre ; je ran-