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l’homme à l’hispano

l’air de parler d’une chose facile, il pria le notaire de sortir tout de suite, d’aller trouver Oswill dans le fumoir et de lui enjoindre de prendre patience. Tout à l’heure, il le verrait, il lui donnerait satisfaction et ils s’entendraient certainement. S’entendre ? Montnormand, stupéfait, obéit. Il restait ébahi du calme de Dewalter et inquiet de sa facilité.

Quand il revint, Stéphane, autour de la table, plaçait gaiement ses invités, Georges, les présentations faites, semblait très à l’aise parmi eux. D’un regard, il comprit qu’Oswill attendrait l’entretien promis : il sortit la main de la poche droite de son smoking. D’un signe léger, il remercia Montnormand d’avoir accompli sa mission. Comme chacun prenait place, il le fit asseoir près de lui.

Les valets commencèrent le service. Ils portaient la vieille livrée traditionnelle de la maison. Lady Oswill, dans la situation où son amour l’avait mise, n’avait prié à souper que des amis à toute épreuve ; mais elle avait tenu à donner à la réception intime un caractère subtil de demi-apparat, afin de bien démontrer qu’elle conservait sa discipline. Après le bisque, les conversations, d’abord prudentes, s’animèrent. Cinégiak raconta drôlement l’histoire d’un Anglais qui ne connaissait personne et qui faisait le tour du monde avec un perroquet dressé. Le perroquet savait le nom de l’Anglais. Il était chargé de le présenter.