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l’homme à l’hispano

vie ailleurs. Montnormand, honnête, avait cependant par fonction une conscience aiguë de la valeur des choses, Il ne craignait rien autant que la détresse et la misère, la vraie misère. Mais il lui semblait que Georges aurait pu tenter sa chance, parler, au lieu d’empoigner désespérément la bouée que lui tendait Oswill. Toutes ses idées chancelaient.

Ayant déjà dans la main le loquet de la porte, Dewalter lui dit :

— Montnormand, je laisserai ouvert. Ainsi, vous pourrez nous surveiller. D’ailleurs, le marché que je vais conclure avec l’homme qui est là n’implique ni cris, ni violence. Nous allons nous entendre ou non. Mais vous serez rassuré de nous voir tranquilles ; et si quelqu’un venait, vous entreriez, vous fermeriez la porte.

— Je ne te comprends pas, dit Montnormand… Tu as changé… pas en bien.

— Je n’ai pas changé, répondit Dewalter avec calme. Je suis un peu tendu parce que je me prépare à quelque chose, c’est tout.

— À quoi te prépares-tu ?

— À partir.

Il parlait d’une voix simple… Il parlait de la tractation avec le mari, de son départ… Le vieillard secoua la tête avec regret. Il allait essayer un appel à plus de dignité, mais la porte, de l’autre côté, fut ouverte et Oswill apparut dans l’encadrement.