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l’homme à l’hispano

de danse, courir dans le grand parc glacé et sur l’étang. Il ricanait dans la demi-clarté tremblante et confuse du vieil éclairage. Il était sûr de lui : Montnormand était venu lui annoncer que Dewalter acceptait la conversation. Il avait préparé le chèque. Mais le souper, à son gré, durait longtemps. Il se dit qu’aussitôt l’argent reçu, son rival démoli recevrait de lui l’ordre de déguerpir sur-le-champ…

Dès que l’adversaire fut là, l’affaire lui parut tout de même plus difficile.


Il voyait Georges Dewalter pour la quatrième fois et, à dire vrai, il ne le connaissait pas. Ils se mesurèrent des yeux en silence, tandis que s’allongeaient leurs ombres immobiles.

— Alors, monsieur Oswill ? dit enfin Dewalter.

— Quoi, alors ?

— Vous tenez beaucoup à ce que je m’en aille ?

— J’y tiens beaucoup, oui. L’expérience est finie.

— Croyez vous ?

— J’en suis sûr.

Ils n’avaient pas décroisé leurs regards. Oswill avait les mains dans les poches de sa pelisse. Dewalter les avait dans les poches de son smoking. Anxieux et marchant de ses pas menus dans le corridor, Montnormand, de loin, les observait.