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L’HOMME À L’HISPANO

— Oh ! non, monsieur, dit le chauffeur… c’est pour les pneus…

Il se tourna vers Dewalter :

— C’est parce qu’ici je connais le marchand. J’ai besoin de pneus de rechange… Si monsieur reste encore un quart d’heure, je peux aller les acheter…

— Allez-y, ordonna Dewalter, sans broncher.

Le chauffeur demanda quinze cents francs. Il expliqua qu’il prendrait deux pneumatiques et qu’il ferait le plein d’essence.

Dewalter sortit son portefeuille ; ses mains tremblaient légèrement. Il donna l’argent demandé ; le chauffeur s’éloigna.


— Alors ? sourit Oswill, impassible… vous disiez que vous êtes toujours très pauvre ?…

— Encore un peu plus, vous voyez, répondit Dewalter.

Il avala un verre de gin.

— Vous êtes nerveux, ricana Oswill, vous buvez comme un Anglais.

De loin, Cinégiak, l’appela :

— Vous venez ?

— Non, cria-t-il… Je suis avec un ami. Je reste un peu. Bonsoir.

Cinégiak et Laberose haussèrent les épaules. On entendit les mots rituels sur la porte :

— Tu parles d’un zèbre !

— Ah ! mon vieux, quel perroquet !

Ils sortirent. Oswill et Dewalter furent seuls.