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LES STRATAGÈMES. LIV. II.

déguisés en soldats, et retint les soldats dans ses retranchements. Lorsque les ennemis se furent dispersés pour faire de semblables approvisionnements, il s’empara de leur camp ; et tandis que, sans armes et chargés de fardeaux, ils revenaient attirés par le bruit, il les tua ou les prit facilement.

7. Le consul Virginius, dans la guerre contre les Volsques, voyant ceux-ci fondre sur lui de loin et en confusion, ordonna à ses soldats de s’arrêter et de tenir le javelot en terre. Les Volsques, arrivant hors d’haleine, furent bientôt mis en déroute par les troupes reposées du consul.

8. Fabius Maximus, sachant que les Gaulois et les Samnites excellaient au premier choc, tandis que le courage de ses soldats était infatigable, et s’échauffait même dans la durée du combat, prescrivit à ceux-ci de se borner à soutenir la première attaque, et de fatiguer l’ennemi en traînant l’action en longueur. Ce moyen ayant réussi, il fit avancer les réserves ; et, reprenant l’offensive avec toutes ses forces, il mit en fuite l’ennemi dès la première charge.

9. À la bataille de Chéronée, Philippe, se rappelant qu’il avait des troupes endurcies par une longue expérience de la guerre, tandis que celles des Athéniens, braves mais peu exercées, n’avaient de force que dans la première attaque, fit à dessein prolonger le combat ; et, aussitôt qu’il vit les Athéniens se ralentir, il fondit sur eux avec plus de vigueur, il les tailla en pièces.

10. Les Lacédémoniens, avertis par des espions que les Messéniens étaient enflammés de fureur, à tel point qu’ils descendaient dans la plaine pour livrer bataille, suivis de leurs femmes et de leurs enfants, différèrent d’en venir aux mains.

11. Pendant la guerre civile, C. César tenait l’ar-