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LES STRATAGÈMES. LIV. II.

camp une hauteur, d’où ses troupes, secondées dans leur élan par la pente du terrain, fondirent sur l’armée de Mithridate, et remportèrent facilement la victoire.

3. C. César, ayant à combattre Pharnace, fils de Mithridate, rangea son armée sur une colline, ce qui lui valut une prompte victoire : car les javelots, lancés d’en haut sur les barbares, qui montaient à l’attaque, leur firent sur-le-champ prendre la fuite.

4. Lucullus, au moment de livrer bataille à Mithridate et à Tigrane près de Tigranocerte, dans la Grande Arménie, se hâta d’occuper, avec une partie de ses troupes, un plateau couronnant une hauteur voisine, d’où il fondit sur les ennemis, qui étaient plus bas. Il prit en flanc leur cavalerie, la mit en déroute, et, l’ayant culbutée sur leur infanterie, qu’elle écrasa, il obtint une éclatante victoire.

5. À l’approche des Parthes, Ventidius ne fit sortir son armée du camp que lorsque ces barbares ne furent plus qu’a cinq cents pas de lui. Alors, courant soudainement à leur rencontre, il s’approcha tellement, que les flèches, qui ne peuvent servir que de loin, leur furent inutiles, et que l’on combattit corps à corps. Cet artifice, joint à l’assurance qu’il avait montrée dans l’attaque, lui donna bientôt la victoire sur ces barbares.

6. Annibal, sur le point d’en venir aux mains avec Marcellus, près de Numistron, couvrit son flanc de chemins creux et escarpés ; et, profitant de la disposition du terrain comme d’un retranchement, il vainquit cet illustre capitaine.

7. Près de Cannes, le même général, ayant observé que du lit du Vulturne, plus que de tout autre fleuve, il se lève le matin un grand vent qui lance des tourbillons de sable et de poussière, rangea son armée de manière que toute la violence de ce vent, qu’elle recevait