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LES STRATAGÈMES. LIV. II.

22. Cn. Pompée, rangeant son armée en bataille contre C. César, à Pharsale, la mit sur trois lignes, dont chacune avait dix rangs de profondeur. Il plaça les légions, chacune selon sa valeur, aux ailes et au centre, et remplit avec les recrues les intervalles qu’elles présentaient. À droite, six cents cavaliers étaient postés sur l’Énipée, dans un lieu défendu par le lit et par les eaux débordées de la rivière ; et tout le reste de la cavalerie, réunie aux troupes auxiliaires, composait l’aile gauche, et devait envelopper l’ennemi. Contre cette ordonnance, Jules César disposa également son armée sur trois lignes, les légions au centre ; et, pour n’être point tourné, il appuya son aile gauche contre des marais. À l’aile droite était la cavalerie, mêlée à une infanterie fort agile, qu’on avait exercée, pour combattre, aux mêmes manœuvres que les cavaliers. Enfin il mit à la réserve six cohortes pour les cas imprévus, rangées obliquement sur la droite, par où il attendait la cavalerie de l’ennemi ; et c’est ce qui, dans cette journée, contribua le plus au succès de César. En effet, la cavalerie de Pompée s’étant élancée de ce côté, ces mêmes cohortes la chargèrent tout à coup, la mirent en fuite, et la rejetèrent sur les légions, qui en firent un grand carnage.

23. L’empereur César Auguste Germanicus, ne pouvant mettre fin aux combats de sa cavalerie avec les Cattes, parce que ceux-ci se réfugiaient à chaque instant dans leurs forêts, donna l’ordre à ses soldats, aussitôt qu’ils seraient arrêtés par la difficulté des lieux, de sauter à bas de cheval, et d’engager des combats d’infanterie. Cette manœuvre lui assura une victoire qui fut partout admirée.

24. C. Duilius, voyant que la flotte légère et exercée des Carthaginois se jouait de ses pesants navires, et ren-